Nathalie Lescop-Boeswillwald nous livre son témoignage de lecture du recueil Extases post mortem :
"J’aimerais vous convier à une parenthèse enchantée en terre-poésie, vous savez ces moments de pur bonheur livresque lorsque confortablement installé dans son fauteuil préféré, au coin d’un feu ou à la lampe tamisée du soir, on entrouvre un nouveau livre et dès les premières pages, les premières lignes on se trouve comme happé… on pénètre l’univers d’un auteur et se découvre en résonance avec ce qu’il nous conte au fil des mots… très vite on a la sensation que le poète ne parle que pour nous, avec nous et parfois… de nous… Etrange impression d’être en présence de son alter-ego, d’entrer en connivence avec une âme…
C’est exactement ce que j’ai vécu en lisant « Extases post mortem suivi de serpenter » de Amandine Gouttefarde-Rousseau, cette complicité intime et merveilleuse qui nous émeut… C’est d’une traite que j’ai lu son recueil, désireuse de m’en imprégner dans son entier et d’en appréhender tout le signifiant…
Amandine Gouttefarde-Rousseau relate ici avec une réelle sensibilité poétique sa renaissance à la vie après une EMI (expérience de mort imminente), revenir de « l’autre monde » est synonyme d’une reconnexion au soi intérieur pas toujours aisée et audible par les autres.
Expérimenter cette dimension « mortifère » entraîne une profonde transformation de l’être qu’il faut intégrer à sa quotidienneté, cela ne va pas sans douleur, c’est un lent travail introspectif qui nous oblige à une totale remise en question de ce que nous sommes, de ce que nous pensions savoir, c’est se défaire des oripeaux d’un monde convenu, matériel, c’est s’ouvrir à un Autrement, accepter que notre réalité se métamorphose…
Amandine Gouttefarde-Rousseau en rend compte avec beaucoup d’acuité et d’intelligence, sa poésie porte l’empreinte du cœur, redessine les contours de sa vérité d’être. Avec elle, notre regard se dessille et se fraye un chemin dans la jungle des émotions contraires et illusoires...
Nous renaissons avec Amandine pas à pas, percevons ce que son âme perçoit dans le plus infime détail, l’ordinaire devient extraordinaire, elle nous initie en quelque sorte à la Vie dans ce qu’elle a de plus magique, de plus beau, de plus troublant aussi…
Dans la seconde partie intitulée « Serpenter », Amandine Gouttefarde-Rousseau aborde un aspect propre à l’éveil spirituel avec l’évocation de l’omniprésence du « serpent de feu », énergie vitale qui parcourt et habite le corps et l’esprit, le serpent représente à la fois la mue et l’éveil au soi.
Amandine Gouttefarde-Rousseau souligne combien l’énergie du serpent peut être bouleversante, car si elle est source de réharmonisation et de compréhension spirituelle elle peut aussi être source de chaos psychologique… Comprenons que l’éveil spirituel n’a rien d’un jeu, que l’on peut s’y brûler les ailes, il faut faire preuve d’humilité et d’accueil, au risque sinon de s’y perdre corps et âme…
Amandine Gouttefarde-Rousseau a le mérite avec « Extases post mortem… » de nous permettre une approche littéraire sensible du cheminement spirituel tout en nous offrant de magnifiques pages de poésie libre où le verbe authentifie et cisèle la pensée de l’auteur. Chez Amandine Gouttefarde-Rousseau l’écriture est une contrée animique diseuse d’humanité et de lumière, qui invite à un retour en soi qui interpelle en ces temps troubles…
Vous l’aurez compris, « Extases post mortem suivi de serpenter » est un recueil que j’ai aimé et que je vous conseille de vous procurer si vous cherchez à transcender l’existant…
A noter que Amandine Gouttefarde-Rousseau est professeure de Lettres classiques, docteur en Etudes Grecques et chercheur en littérature antique."
Nathalie Lescop-Boeswillwald
Directrice de « Les Amis de Thalie » revue littéraire et picturale
Poète, critique, Docteur en Histoire de l’art
Comments