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Démission!
Ce petit recueil pas content sort en septembre 2023 aux éditions poétiques du Petit Rameur.
On y retrouve une illustration de Michel Tamayo, peintre et bohème.

Le Festival Nature en Livres
J'ai eu le grand plaisir et honneur d'être poétesse et conférencière invitée au festival Nature en Livres qui a eu lieu cet été dans le Morvan, autour du thème Ciel et Insectes.
J' y étais présente le jeudi 10 août 2023 pour des lectures poétiques de mes recueils Habiter les lotus et Ours et tanaisie pour tout vêtement, ainsi que pour vous présenter la communication suivante : Insectes. Balade antique et poétique.
(plus de détails dans la section "derniers articles de recherche en littérature" ci-dessous)


Interview dans Terre à Ciel
Le site de poésie d'aujourd'hui Terre à Ciel publie quelques extraits de mon recueil à venir, Nagas, suivis d'un entretien mené par Clara Regy sur mon parcours poétique et notamment les liens entre poésie et chamanisme.
Derniers articles
de recherche en littérature

« Le mazzeru dans la littérature contemporaine : un chamane traditionnel corse contre la modernité »
Dans la revue Legs et littérature n°19 : Littérature, Religion & Spiritualité, janvier 2023.
Le mazzeru est un personnage issu des tréfonds de la tradition corse, ancrée de façon plus large dans un chamanisme issu de la culture païenne préchrétienne. Son existence, réelle ou légendaire, habite de façon concrète de nombreuses œuvres d’écrivains corses contemporains.
La parution de La chasse de nuit de Marie Ferranti chez Gallimard en 2004 a participé à la propagation nationale de cette figure traditionnelle, jusqu’à présent connue majoritairement des Corses seulement. De façon plus locale, mais avec un succès conséquent, sur le même thème, Jean-Claude Rogliano publie Mal’Concilio (2018). Véritable lieu commun de cette littérature corse mais néanmoins française, le mazzeru s’est davantage popularisé en devenant récemment le sujet d’un roman graphique de Jules Stromboni, Mazzeru, publié chez Casterman (2017).
À travers ces œuvres récentes, toutes écrites en français, on examinera de quelles façons la figure marginale et mystérieuse du mazzeru s’inscrit dans une culture contemporaine, en dépit de son existence séculaire, et quels sont les questionnements qu’elle véhicule dans cette littérature qui la met à l’honneur, en particulier sur l’importance de cette spiritualité archaïque dans un monde pragmatique et laïc.

« La « Ville ancienne » d’Hubert Comte :
géo-poétique de l’enfance »
Dans la revue Socles n°16: Poétique de l’enfance ou l’éclosion de l’imaginaire, Ecole Normale Supérieure des Lettres et Sciences Humaines-Bouzaréah, mai 2023.
L’auteur prolifique Hubert Comte (1933-2009) a consacré deux de ses œuvres, des récits, à la remémoration de son enfance et son lien étroit avec sa ville d’origine, Chalon-sur-Saône, en Bourgogne. À travers S’il faisait beau, nous passions par les quais (1979 ; 1997) et Enfance. La Ville ancienne (1993), il élabore une géo-poétique de l’Enfance en dressant une cartographie imaginaire et des portraits socio-poétiques de cette Ville conceptualisée qui devient le véritable observatoire d’une enfance intemporelle, bien que située vaguement dans les années 1940. Ces témoignages de l’enfance apparaissent comme des éléments fondamentaux dans la construction de l’adulte curieux et voyageur comme dans celle de l’auteur prolifique et éclectique qu’Hubert Comte est ensuite devenu.

« Alexakis mystique ?
Spiritualité et synchronicités à l'épreuve de la religion »
Dans l'ouvrage collectif Vassilis Alexakis : chemins croisés (dir. M. Bessy et I. Chatzidimitriou), Presses Universitaires de Rennes, juin 2023.
Deux œuvres de Vassilis Alexakis sont très marquées par la mort : dans La langue maternelle, la mort de la mère du narrateur et dans Ap. J.-C., celle de son frère. Ce sont, de fait, les deux œuvres les plus empreintes de religion et les plus portées à questionner le rapport du narrateur au monde et à la nature, dans une approche qui prend une dimension beaucoup plus vaste que celle de la religion, puisqu’elle verse dans un mysticisme particulier. Cette atmosphère littéraire n’est pas sans faire penser au mouvement romantique, par la contemplation méditative de la nature et le goût certain pour le sacré et l’inexplicable qu’on y trouve. Il ne s’agit pourtant pas d’un simple hommage littéraire, mais plutôt d’une véritable expérimentation des narrateurs, qui sont des pendants de l’auteur, et, en ce sens, une expérimentation littéraire, dans la mesure où ils laissent à la perspicacité du lecteur des réseaux de synchronicités à interpréter, comme autant de mystères et d’enquêtes à résoudre. Un monde inspiré et habité par la présence du divin apparaît alors entre les lignes et le narrateur fait figure d’une Pythie moderne ou d’un chamane traditionnel qui nous livre, sans les comprendre systématiquement, les signes de cet Au-delà qui se déploient dans les œuvres.

Ventres, sangs, vulves :
les entrailles poétiques des femmes
chez Carole Bijou, Xénia Maszowez
et Miel Pagès
Dans la revue La Variation #2 : Féminisme(s), juin 2023.
Les ventres des femmes, c’est ce qui intéresse ces trois poétesses. Par ventre, on comprend tout ce qu’il y a dedans, ce qui en sort – sang menstruel, enfant – et ce qui en fait l’ouverture : la vulve. Des mots que l’on emploie peu en poésie, des sujets que l’on n’a pas toujours eu envie d’aborder. Mais les temps changent : les publicités commencent à remplacer le discret liquide bleu sur les protections hygiéniques par du rouge, à l’heure où l’on s’offre une nymphoplastie à 25 ans pour avoir des lèvres semblables à celles des actrices pornographiques, on commence aussi à montrer les corps des femmes tels qu’ils sont, gros, petits, poilus, et à lever progressivement les injonctions qui pèsent sur eux depuis des siècles. On commence aussi à accepter qu’une femme n’est pas seulement un corps : qu’on peut naître femme dans un corps d’homme et inversement, que le genre n’est pas la physiologie. La poésie contemporaine se fait aussi le champ d’exploration et d’exposition de cette féminité physiologique et n’hésite plus à la nommer, à la montrer, en dehors de toute considération érotique. Montrer le corps des femmes peut-il se faire sans le regard du désir ? Oui, si ce sont les femmes qui parlent de leur corps, de la façon dont elles l’habitent mais aussi des fantômes qui habitent cette antre mystérieuse et insondable qu’est leur sexe : fantômes de douleur, de regret, de désir.
Illustration : collage "Pinky Pussy" de Xénia Maszowez

Insectes. Balade antique et poétique.
Communication donnée au festival Nature en Livres, Lormes, le 10 août 2023
(publication à venir)
Comme les monstres antiques, les insectes ont dominé le monde des terres émergés bien avant l’homme et, par-delà les millénaires, ils demeurent les maîtres de la Terre. Cette supériorité qu’ils possèdent sur nous explique en partie la défiance ancestrale que nous leur manifestons. Ils nous ramènent à notre juste place dans un écosystème qui pourrait fonctionner sans nous mais pas sans eux. Comme les monstres, ils nous disent quelque chose par leur démesure numéraire : nous ne sommes rien comparés à eux. Dans leur infiniment petit et infiniment nombreux c’est tout l’univers, toute la vie sur Terre qui est contenue, et cela, les Antiques l’avaient bien compris. De l’Égypte ancienne, à la Rome antique, en passant par la Grèce, ils avaient intégré à leur vision du monde, à leur panthéon, tous les insectes que nous connaissons encore aujourd’hui.
J’ai choisi aujourd’hui de mêler l’Antiquité, en explorant les mythes qui accompagnent certains insectes que nous connaissons bien, et modernité en vous proposant la lecture de quelques poèmes de poétesses françaises contemporaines qui ont été inspirées par ces insectes.
Les insectes, c’est un peu comme les poétesses : il y en a plus que les hommes, mais on ne fait pas assez attention à elles (les femmes) et à eux (les insectes). Et aussi parce que beaucoup d’insectes sont féminins. « Écrire de la poésie, c’est se connecter à des temps anciens et sacrés » disait la poétesse Laura Kasischke. Durant cette balade dans le temps, les temps anciens et sacrés, découvrons donc comment l’imaginaire antique concevait certains insectes, et comment certaines poétesses, dont on ne parle pas assez, ont mis ces bestioles dans leurs vers.
Que nous disent les insectes de notre monde et de notre passé ?